Les gés de Schly
LES GENS DE SILLY – PAROLES DE GEORGES LETERTRE
En canchon à canter su l’air dè “L’accordéoneu” – Une chanson à chanter sur l’air de “L’accordéoniste” 6
Quand nos astin’ co des sauva-a-ges
Quand nous étions encore des sauvages
Et qu’ Jul César vnou nos civiliser,
Et que Jules César 7 vint nous civiliser,
Ai n’arrivant à Mauvina-a-ge
En arrivant à Mauvinage 8
I s’a d’mandé : “Quaus què j’vî douci fair’ ?
Il s’est demandé : “Qu’est-ce que je viens faire ici ?
Les gés d’par-ci sonst averlu’ comm’ toute
Les gens de par ici sont délurés (franc, tête brûlée) comme tout
I sav’tent tous les fair’, I fonç’t à travers toutes
Ils savent tous les faire (Ils sont capables de tout), Ils foncent à travers tout
J’va mé raller aussi fèl qu’é fouan
Je vais m’en retourner aussi vite qu’une taupe
In criant for’ assez pou qu’les visins fuch’t au courant !”
En criant fort assez pour que les voisins soient au courant !”
On l’étèdou …
On l’entendait…
Jusqu’au Carmou …
Jusqu’au Carmois 9 …
REFRAIN
Gondèrgnie’, Thoricou’, L’Biècq, Graty, Foulé, Hov’ et Bachli,
Gondregnies, Thoricourt, Hellebecq, Graty, Fouleng, Hoves et Bassilly 10
Ascoutez bî, r’wéti à vous, surtout n’oublii ni
Écoutez bien, regardez à vous (faites attention à vous), surtout n’oubliez pas
Qu’les gés dè Schly, c’est des durs à spotchi,
Que les gens de Silly, c’est des durs à écraser,
Co bî longmé vos d’étèdrez d’viser !
Encore bien longtemps vous en entendrez parler !
Les gés dè Schly, c’est des durs à spotchi,
Les gens de Silly, c’est des durs à écraser,
Co bî longmé vos d’étèdrez d’viser !
Encore bien longtemps vous en entendrez parler !
Un biau jou èvlà Charlema-a-gne
Un beau jour voilà Charlemagne 11
Qui n’faisou fonc trainer pa tous costés,
Qui ne faisait que trainer de tous côtés,
In s’érallant ét vî l’Allema-a-gne
En s’en retournant vers l’Allemagne
R’passou par-ci du costé du Marais.
Repassait par ici du côté du Marais 12.
Mais tout d’in cau, descèdant dèl’ Gambette
Mais tout d’un coup, descendant de la Gambette 13
En douzain’ dè muchneus avu leus arbalètes
Une douzaine de glaneurs 14 (cherche-misères) avec leurs arbalètes
L’ firtè spiter jusqu’à l’ Hamiau-d’é-Haut
Le firent s’enfuir jusqu’à l’Hameau-d’en-Haut 15
N’a ni eu l’temps d’rassir, il a coureu jusqu’au Bronfaut !
N’a pas eu le temps de rassir 16, il a couru jusqu’au Brunfaut 17 !
On l’étèdou …
On l’entendait…
Jusqu’au Carmou…
Jusqu’au Carmois 9 …
REFRAIN
Brinmé pu tard Louis Quato-o-rze
Beaucoup plus tard Louis Quatorze 18
Qui n’savou ri r’fuser à les bell’ gés,
Qui ne savait rien refuser aux beaux gens (Le beau sexe, les femmes),
Evî Labiau astou à l’no-o-ce
Du côté de Labliau 19 était à la noce (courtisait une dame qui n’était pas la sienne)
Dé n’ pièch’ d’avein’ qui st’ou prêt’ à piqter.
Dans une pièce d’avoine qui était prête à être piquée (moissonnée, récoltée)
In homm’ què s’feum’ n’astou ni là trop sage
Un homme dont la femme n’était pas là trop sage
A quéy su leu dos in r’vènant du village ;
Est tombé sur leur dos en revenant du village ;
Sans ri d’mander, ‘l’ a pris ses gamb’ à s’cou
Sans rien demander, Il a pris ses jambes à son cou
Ari dit èn fusé’ qui fonçou su l’bos d’ Saint-Marcoult !
Vous auriez dit une fusée qui fonçait sur le bois de Saint-Marcoult 20 !
On l’étèdou…
On l’entendait…
Jusqu’au Carmou…
Jusqu’au Carmois 9 …
REFRAIN
Pu cont’ dèt ci on s’é rappè-è-lle
Plus près d’ici (plus récemment), on s’en rappelle
Hitler ètou volou nos èrdouner,
Hitler 21 aussi voulait nous mettre au pas,
In aminant tout’ uèn kyriè-è-lle
En amenant tout une kyrielle
D’grands mâl’ d’agach’ co pu laid quèl péché.
De grands mâles de pie (grands costauds simples d’esprit) encore plus laids que le péché.
Mais din nos bo, no camps èt nos pastures
Mais dans nos bois, no champs et nos pâtures
L’avou des homm’ dèt ci pou leu mèner l’vie dure ;
Il y avait des hommes d’ici pour leur mener la vie dure 22;
Après chinq’ ans I n’in povintent pu
Après cinq ans Ils n’en pouvaient plus
I sont rallés bî rât’ comm’ si l’feu astou à leu cu’ !
Ils sont repartis bien vite comme si le feu était à leur cul !
On l’ z’ étèdou…
On les entendait…
Jusqu’au Carmou…
Jusqu’au Carmois 9 …
REFRAIN
Un biau jou èvlà Charlema-a-gne
Un beau jour voilà Charlemagne 11
Qui n’faisou fonc trainer pa tous costés,
Qui ne faisait que trainer de tous côtés,
In s’érallant ét vî l’Allema-a-gne
En s’en retournant vers l’Allemagne
R’passou par-ci du costé du Marais.
Repassait par ici du côté du Marais 12.
Mais tout d’in cau, descèdant dèl’ Gambette
Mais tout d’un coup, descendant de la Gambette 13
En douzain’ dè muchneus avu leus arbalètes
Une douzaine de glaneurs 14 (cherche-misères) avec leurs arbalètes
L’ firtè spiter jusqu’à l’ Hamiau-d’é-Haut
Le firent s’enfuir jusqu’à l’Hameau-d’en-Haut 15
N’a ni eu l’temps d’rassir, il a coureu jusqu’au Bronfaut !
N’a pas eu le temps de rassir 16, il a couru jusqu’au Brunfaut 17 !
On l’étèdou …
On l’entendait…
Jusqu’au Carmou…
Jusqu’au Carmois 9 …
REFRAIN
Brinmé pu tard Louis Quato-o-rze
Beaucoup plus tard Louis Quatorze 18
Qui n’savou ri r’fuser à les bell’ gés,
Qui ne savait rien refuser aux beaux gens (Le beau sexe, les femmes),
Evî Labiau astou à l’no-o-ce
Du côté de Labliau 19 était à la noce (courtisait une dame qui n’était pas la sienne)
Dé n’ pièch’ d’avein’ qui st’ou prêt’ à piqter.
Dans une pièce d’avoine qui était prête à être piquée (moissonnée, récoltée)
In homm’ què s’feum’ n’astou ni là trop sage
Un homme dont la femme n’était pas là trop sage
A quéy su leu dos in r’vènant du village ;
Est tombé sur leur dos en revenant du village ;
Sans ri d’mander, ‘l’ a pris ses gamb’ à s’cou
Sans rien demander, Il a pris ses jambes à son cou
Ari dit èn fusé’ qui fonçou su l’bos d’ Saint-Marcoult !
Vous auriez dit une fusée qui fonçait sur le bois de Saint-Marcoult 20 !
On l’étèdou…
On l’entendait…
Jusqu’au Carmou…
Jusqu’au Carmois 9 …
REFRAIN
Pu cont’ dèt ci on s’é rappè-è-lle
Plus près d’ici (plus récemment), on s’en rappelle
Hitler ètou volou nos èrdouner,
Hitler 21 aussi voulait nous mettre au pas,
In aminant tout’ uèn kyriè-è-lle
En amenant tout une kyrielle
D’grands mâl’ d’agach’ co pu laid quèl péché.
De grands mâles de pie (grands costauds simples d’esprit) encore plus laids que le péché.
Mais din nos bo, no camps èt nos pastures
Mais dans nos bois, no champs et nos pâtures
L’avou des homm’ dèt ci pou leu mèner l’vie dure ;
Il y avait des hommes d’ici pour leur mener la vie dure 22;
Après chinq’ ans I n’in povintent pu
Après cinq ans Ils n’en pouvaient plus
I sont rallés bî rât’ comm’ si l’feu astou à leu cu’ !
Ils sont repartis bien vite comme si le feu était à leur cul !
On l’ z’ étèdou…
On les entendait…
Jusqu’au Carmou…
Jusqu’au Carmois 9 …
REFRAIN
Aujordu c’est in aut’ affai-ai-re
Aujourd’hui c’est une autre affaire
Nos v’là inchèn’ aveu tous nos visins
Nous voilà ensemble avec tous nos voisins 10
Nos n’avons fonc yeu à nos tai-ai-re
Nous n’avons juste eu qu’à nous taire
Tout astou fait é biau jou au matin.
Tout était fait un beau jour au matin.
Mais si on veut s’mett’ tertout à l’ouvrage,
Mais si on veut se mettre tous au travail,
On f’ra aveu tout ça in biau èt grand village,
On fera avec tout ça un beau et grand village,
On d’vis’ra d’nous jusquà bî long dèt-ci
On parlera de nous jusqu’à bien loin d’ici
I’ n’ faura pu spliquî aüsquè c’est l’ villag’ dè Schly !
Il ne faudra plus expliquer où est-ce que c’est le village de Silly !
Et on cantra …
Et on chantera…
Tant qu’on sâra …
Tant qu’on saura…
REFRAIN
Gondèrgnie’, Thoricou’, L’Biècq, Graty, Foulé, Hov’ et Bachli,
Gondregnies, Thoricourt, Hellebecq, Graty, Fouleng, Hoves et Bassilly 10,
V’nez aveu nous au gros monchaut èyè cantez ètou
Venez avec nous au gros monticule (Venez rejoindre le groupe), et chantez aussi
Qu’les gés dè Schly, c’est des durs à spotchi,
Que les gens de Silly, c’est des durs à écraser,
Surtout mènant qui d’a co pu què d’vant,
Surtout maintenant qu’il y a en a encore plus qu’avant
Les gés dè Schly, c’est des durs à spotchi,
Les gens de Silly, c’est des durs à écraser,
Surtout mènant qui d’a co pu què d’vant !
Surtout maintenant qu’il y a en a encore plus qu’avant !