Le patois de Silly a bercé mon enfance.
Mon grand-père, comme son père avant lui, était menuisier à Silly. Il recevait souvent la visite de voisins et d’amis, avec qui il discutait en wallon dans la cuisine, où l’on faisait re-bouillir le café-chicorée à toute heure.Ma grand-mère et lui me lançaient souvent des expressions en wallon que j’avais toutes les peines à comprendre comme « Vos brailles secquit’e co su l’haille » (Littéralement, « Vos pantalons sèchent encore sur la haie », ce qui veut dire que je fais encore pipi dans mes pantalons; que je suis un gamin, quoi!).
Mon grand-père m’emmenait parfois au “Local colombophile” (où il m’a d’ailleurs payé ma première bière, 15 francs belges de l’époque…), ou à la plantation du Mai, où les conversations en wallon ne manquaient pas. Plus tard, j’ai découvert les chants de notre patrimoine en suivant les sorties de la fanfare dans tous les cafés du village avec mes amis du Patro. Mais nos chants se limitaient souvent à un refrain et un couplet, ce que j’ai toujours trouvé dommage.
Ce chansonnier est donc né pour que ces chansons ne soient plus orphelines de leurs couplets et que les gamins qui, comme moi enfant, ne comprennent pas toujours ce que leurs aînés leur disent en wallon puissent (un peu) se réapproprier le parlé de nos anciens.